L'EGLISE SAINT PIERRE :
L’actuelle église Saint Pierre de ROMEGOUX, un des rares édifices gothiques entièrement homogène en Saintonge… Romane (!), a été reconstruite aux XVième et XVIième siècles au même endroit qu’une première église de style roman alors détruite ; On sait que cette première église dépendait alors, avec son modeste prieuré de seulement deux moines (!), du monastère de La Chaise-Dieu en Haute-Loire (fondé en 1044 par Robert De Turlande), comme l’atteste une charte du XIIième siècle et une autre datée de 1326.
Le plan de l’actuelle église s’avère simple : Une seule nef rectangulaire couverte de quatre croisées d’ogives et précédée d’un clocher-porche avec également, au nord de la seconde travée, une petite chapelle. Ce clocher-porche, au-dessus du large portail d’entrée, n’a jamais été terminé. En effet, sur les plans aurait était prévue une flèche à crochets du style de celle de l’église Saint Eutrope à Saintes.
A l’intérieur, sur les clés de voûtes, figurent les écussons aux armes des familles Goumard et Acarie. Sur les murs, et sous l’enduit actuel, ont été découverts des vestiges de peintures murales du XVIIIième siècle. Une curiosité de l’église de ROMEGOUX est que parmi ces peintures, figure un pape « trifrons » ; Il ne s'agit pas d'un pape particulier mais tout simplement de la Trinité (le père, le fils et le saint-esprit) : Dieu règne aux royaumes des cieux ; sur terre,il est représenté par le Pape (C’est l'époque ou un pape Clément XIV, adorant la Trinité, est représenté sur une peinture de Giovanni Battista Tiepolo vers 1739, donc peut-être une recrudescence de piété pour la Trinité ?).
La cloche en bronze, qui date de 1670, demeure très intéressante par ses décorations (anges et écussons) et de son inscription : « CHARLES DE COURBON, COMTE DE BLENAC, CONSEILLER DU ROY, MARECHAL DE CAMP DES ARMEES DU ROY, CHAMBELLAN DE MONSEIGNEUR FRERE UNIQUE DU ROY, MAITRE DE CAMP DU REGIMENT DES ISLES ET CAPITAINE D’UNE COMPAGNIE FRANCHE ET SENECHAL DE SAINTONGE ET DES ISLES ADJACENTES ET SEIGNEUR DE ROMEGOUX ET C. ANGELIQUE DE LA ROCHEFOUCAULT SON EPOUSE M’ONT FAIT FAIRE EN L’AN 1670 ».
Depuis 1995, l’éclairage naturel de l’intérieur de l’église à été modifié par la construction d’un vitrail enrichi d’une ferronnerie d’art moderne juste en face de la chapelle « nord », à l’emplacement prévu initialement pour une chapelle « sud » qui elle, n’a jamais existé.
En février 2001, lors de la réalisation de tranchées nécessaires à l’implantation de l’éclairage extérieur de l’église, ont été découverts des vestiges Gallo-Romains et médiévaux. En effet, l’analyse des fouilles montre plusieurs couches antérieures au XVième siècle. On constate que l’actuelle église est bâtie directement sur des fondations Gallo-Romaines tout en conservant la même orientation ! On pense que le niveau Gallo-Romain (entre 70 et 80cm sous l’église) correspond à une villa à la construction soignée, peut être un hypocauste (mode ancien de chauffage par le sol, en usage dans les thermes romains). Il n’est pas impossible que le niveau médiéval (entre 20 et 60cm sous l’église) corresponde à la première église romane. En conclusion, il y a donc à ROMEGOUX une continuité entre un édifice Gallo-Romain puis un sanctuaire chrétien. C’est le troisième cas de ce type observé en Saintonge après Mornac-Sur-Seudre et Thaims.
A noter que l’église Saint Pierre est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historique depuis le 12 janvier 1931.
D’après de vieilles chartes, il aurait également existé sur la commune de ROMEGOUX, une chapelle dédiée à Saint Vivien…